La question des violences entre élèves en milieu scolaire est aujourd'hui une préoccupation centrale des institutions éducatives et des pouvoirs publics. Dans ce colloque, la question sera abordée en lien avec une problématique de genre.
3-4 oct. 2013 Lyon (France)

Les intervenants > Houadec Virginie

Vendredi 4
2.B. Représentations et culture
Fanny Lignon
› 11:00 - 11:20 (20min)
› Amphithéâtre culturel
Normes diffusées à travers la mise en scène de la violence dans les ouvrages de littérature conseillés par le Ministère de l'Education Nationale (France, école primaire)
Josette Costes  1  , Virginie Houadec  2  
1 : CERTOP-CNRS UMR 5044, Axe SAGESSE EA3053, Equipe Genre et éducation, école interne, UT2
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2 : Laboratoire LISST, CERTOP-CNRS UMR 5044, Axe SAGESSE EA3053, Equipe Genre et éducation, école interne, UT2
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Le ministère de l'Éducation nationale a publié en août 2002, puis à la rentrée 2007 une liste de référence de 280 œuvres de littérature de jeunesse pour le cycle 3 (8-10 ans). Cette liste vient d'être actualisée en mars 2013. Toutes les écoles primaires françaises en possèdent des ouvrages et les élèves les lisent. L'objectif nettement affiché du ministère de l'éducation nationale est d'aider à comprendre le monde, faire évoluer les représentations, projeter les élèves dans l'avenir, leur transmettre des valeurs, les aider à construire un idéal[1]. La littérature est ici considérée comme une chance de façonner concrètement et en profondeur les valeurs au-delà des déclarations de bonnes intentions.

Différents auteurs développent le rôle du roman et de l'imaginaire dans la maturation de l'enfant et dans l'incorporation des normes et valeurs en usage dans son environnement. Dans L'art du roman[2], Milan Kundera définit les personnages comme des “ ego expérimentaux ” : ceux qui permettent de vivre une expérience par procuration, de s'aventurer vers des possibles sans se mettre soi-même en danger.

 

Des études précédentes (Turin-Cromer, 1996 ; Collard 2006 ; Costes –Houadec, 2008 et 2011) ont relevé la prégnance des stéréotypes sexués dans de nombreux ouvrages. Il semble alors légitime de s'interroger, dans le cadre de ce colloque sur les représentations sexuées sous-jacentes aux situations de violence présentées aux élèves. Quelles « expériences » sont proposées aux filles et aux garçons ? Quels sont les possibles envisagés dans tous ces ouvrages ? Notre communication porte sur  le rôle du genre dans l'apparition et le déroulement des scènes violentes, nombreuses dans la littérature de jeunesse. Qui exerce la violence ? Qui la subit ? Pourquoi ? Quelle légitimation ? Quelles conséquences pour les personnages ? C'est l'enseignant.e qui introduit le livre, le conseille à ses élèves, en impose la lecture. Quel est alors son rôle par rapport à la diffusion des normes sexuées présentes dans le texte ? Quelle contribution de l'institution scolaire, à travers ces ouvrages référencés, à la construction des identités sexuées des élèves ?

 

Notre corpus est constitué des ouvrages de cette liste de référence.

 


[1]  Introduction du document d'accompagnement des programmes

[2] « L'Art du roman »  p 179, Gallimard, 1986

 


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