L'intimidation et le harcèlement moral dans les établissements scolaires (tout comme sur les lieux professionnels) ne sont pas choses nouvelles. Par contre, les outils pour les mettre en œuvre relèvent aujourd'hui des technologies numériques en vigueur, ce qui en renouvelle le genre. L'intimidation à l'école est, comme l'a défini Olweus (1999), une agression répétée et intentionnelle envers des personnes vulnérables, ou ayant des difficultés à se défendre. Cette forme d'agression se trouve aujourd'hui facilitée et potentiellement intensifiée par la forme instantanée, à plus grande échelle, sans limites géographiques et temporelles de la diffusion de messages intimidants, harcelants ou disqualifiants. Ces agressions formulées par le biais des réseaux sociaux (type Facebook), les téléphones portables, l'internet sont qualifiées de cyberintimidation et de de cyber bullying.
La littérature concernant ce phénomène reflète son étendue internationale. Due et al. (2005), par exemple, ont étudié la prévalence de la cyberintimidation auprès d'échantillons d'adolescents provenant de 28 pays occidentaux et industrialisés.
L'objet de notre présentation est de faire le point, à partir d'une revue de la littérature récente et internationale, sur les risques psychiques encourus par les victimes de cyberintimidation ou de cyberbullying (les tentatives de suicide d'adolescents victimes de ces agissements sont plus nombreuses chaque année), sur les profils des jeunes s'adonnant à cette forme d'agression, sans oublier ceux qui sont à la fois victimes et agresseurs.
Il s'agira de faire ressortir, à partir de cette littérature, les différences entre filles et garçons. Il s'agira aussi de présenter des échelles permettant de mesurer la fréquence et l'intensité du cyberbullying.
Les actions à mener auprès des enfants, des parents, des enseignants tant sur le plan préventif que curatif seront décrites.