L'école est un lieu de production de la différence des sexes et de la hiérarchisation des genres (Duru-Bellat, 2008). Dans un contexte de mixité, qui n'est pas sans soulever de nombreuses interrogations (Duru-Belat, 2011) et de nombreux espoirs (Raibaud, 2006), la question des rapports filles / garçons à l'école se couple immédiatement d'une dimension sexuelle. Comme l'aura montré Sylvie Ayral (2011) d'une différenciation de genre découle à l'école une hiérarchisation des sexualités. Les actes et paroles homophobes à l'école deviennent alors, eux aussi, un sujet central des relations imbriquées qui lient l'institution scolaire et les minorités « sexuelles » et « sexuées » (SOS Homophobie, 2012).

La communication que je propose prend acte des avancées de la recherche en la matière et se propose de complexifier l'analyse en l'augmentant d'une nouvelle figure : celle des trans'. Lors d'un récent travail effectué avec l'O.D.T. (Observatoire Des Transidentités, janvier 2012), nous mettions en exergue les écueils rencontrés par les jeunes trans' à l'école : déscolarisation, placard, brimades, discriminations. Le fil directeur de cette communication poursuivra ce travail en présentant une traduction des recherches internationales sur les parcours des jeunes trans' en milieu scolaire (Rivers, 2000, Whittle 2007, Grossman 2009).

Nous insisterons alors sur les diverses formes de violences que peuvent subir les enfants trans' à l'école en prenant soin de définir ce que nous entendons par « enfants trans » (Meyer 2010, Latour 2011) ainsi qu'en éclairant les différentes lignes de front que cette question soulève (formation des enseignants, programmes...)