Violence between students in the learning environment is currently a central preoccupation of both educational institutions and state authorities. The question of violence between students will be apprehended in this symposium through a gendered lens.
3-4 Oct 2013 Lyon (France)
Friday 4
4.B. Different answers according to gender
Marie-Carmen Garcia
› 11:20 - 11:40 (20min)
› H023
Filles, garçons de milieux populaires et violences scolaires : processus de co-construction de la déviance
Séverine Depoilly  1  
1 : IUFM de Paris, Equipe CIRCEFT-ESCOL - Université Paris 8
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Les violences scolaires ont beaucoup interpellé l'école et la recherche en éducation, l'analyse de la variable de l'appartenance de sexe a de fait invariablement aboutit au constat suivant : les garçons sont bien plus souvent que les filles étiquetés (Becker, 1963/1985) comme « violents ». Si les données statistiques nous fournissent des informations précieuses, elles ne nous permettent pour autant pas de saisir certaines des logiques, des processus qui participent à rendre distinctement visibles les filles et les garçons dans les actes de violence scolaire.

 

Dans le cadre de cette communication et dans la perspective d'une approche qualitative, nous nous proposerons d'interroger certains de ces mécanismes et processus. Notre propos aura pour support certains des résultats d'une enquête ethnographique (Depoilly, 2011) conduite de 2006 à 2010 dans un lycée professionnel de la proche banlieue parisienne désigné comme socialement défavorisé et accueillant une population scolaire très majoritairement issue des milieux populaires. Nous prendrons plus précisément appui sur l'analyse de temps d'interactions, de durée variable, observées dans différents espaces scolaires (espace de la classe, espace du bureau de la vie scolaire, espaces interstitiels de l'école) entre des élèves, filles et garçons, et différents agents scolaires (enseignants, CPE et chef d'établissement).

Nous montrerons que filles et garçons mobilisent des usages des corps, des gestes, des voix, du langage fortement empreintes des logiques de sociabilités juvéniles populaires sexuées qui s'accommodent distinctement des règles et des normes de l'ordre scolaire. En effet, si les filles parviennent à mettre en œuvre des postures qui participent d'une dédramatisation de certains de leurs actes de transgressions et de violences scolaires, les sociabilités juvéniles masculines populaires, telles qu'elles se manifestent dans le temps de ces interactions, semblent plus fréquemment influencer négativement le jugement des agents scolaires et ainsi précipiter le processus de désignation de ces garçons comme « violents ».

 

Bibliographie /

 

Becker H. (1985/1963), Outsiders. Etudes de la sociologie de la déviance, Paris, Métaillié

Depoilly S. (2011), Rapport à l'école et rapport de genre chez les élèves de lycée professionnel. Pour une pensée relationnelle de l'expérience scolaire des filles et des garçons de milieux populaires. Thèse de doctorat sous la direction de J.-Y. Rochex, Université Paris 8 - Saint-Denis.

 

 


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