Violence between students in the learning environment is currently a central preoccupation of both educational institutions and state authorities. The question of violence between students will be apprehended in this symposium through a gendered lens.
3-4 Oct 2013 Lyon (France)
Friday 4
4.B. Different answers according to gender
Marie-Carmen Garcia
› 11:40 - 12:00 (20min)
› H023
Traitements institutionnels de l'agressivité et de la violence des jeunes filles dans des collèges de quartiers populaires
Guillaume Maudet  1  
1 : EHESS (Paris) et Collège classé "prévention violence" de l'académie de Créteil
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Ma proposition de communication s'appuie sur mes travaux de recherche de Master 1 et de Master 2, réalisés respectivement dans un collège de ZEP au Mans (2011-2012) puis dans un collège classé en "prévention violence" de l'académie de Créteil (en cours), observations réalisées aussi en tant que professionnel (Assistant d'Education) dans ce dernier établissement. Mon travail s'appuie de façon critique sur les premiers apports sur le sujet (notamment sur les travaux de Stéphanie Rubi), en insistant davantage sur le caractère relationnel et négocié de la posture des jeunes filles.

L'école, ou plus exactement, l'institution scolaire est une institution centrale dans la vie sociale individuelle et collective de nos sociétés post-industrielles. La difficulté croissante d'accès au marché du travail, couplé à une "massification scolaire", incite les familles à se préoccuper toujours plus de la "réussite scolaire" de leurs enfants. Dans le même temps, d'un point de vue pratique, le collège est le seul espace social (avec l'école primaire) où la quasi-totalité d'une génération passe un temps aussi long (en fait, la majeure partie de son temps d'activité pendant 4 ans). Son importance tient également du fait que la période de la vie des individus à laquelle ils et elles traversent le collège (entre 10 et 16, ans pour la très large majorité) constitue bien souvent, dans nos sociétés, une période de modifications physiques et psychiques profondes, que l'on a l'habitude d'appeler "la puberté".

En ce sens, l'apprentissage et la maîtrise de la force physique qui se fait régulièrement au collège est une étape primordiale dans le processus de construction de la masculinité. On suppose, à partir de là, que la traitement de l'aggressivité et de la violence est différencié, dans l'espace scolaire, selon le sexe et l'expression de genre de l'élève. De quelle manière ce traitement différencié s'exprime-t-il chez les différents acteurs de l'institution (adultes mais aussi élèves garçons, qui semblent "règner" sur les espaces de socialisation avec plus d'autonomie) ?

Il ressort en effet que la place des acteurs influe sur le regard qu'il porte sur l'expression d'une certaine forme de violence (verbale ou physique) et sur l'occupation de l'espace (sonore ou géographique) par les élèves filles. Nous tenterons donc d'établir comment se négocie la place des filles aggressives et/ou violentes dans la vie sociale adolescente et dans la hiérarchie scolaire instituée par les adultes.

Pour cela, l'analyse s'attachera, dans une logique intersectionnelle, à croiser les critères (sexe, expression de genre, "race", âge, niveau scolaire...) pour mieux saisir la façon dont s'établit le traitement différencié de l'aggressivité et de la violence dans l'espace scolaire.

L'objectif est d'affiner notre regard d'adultes et de chercheurs sur les dynamiques de pouvoir, physique et symbolique, qui se jouent dans la vie sociale adolescente, et en particulier dans l'espace scolaire, en complexifiant un schéma binaire (garçons dominants / filles dominées) qui ne permet pas de saisir comment certaines filles peuvent s'approprier des aspects de "la culture masculine" pour, paradoxalement, tenter de s'en émanciper.


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