A la fin des années 1960, « la violence est à l'ordre du jour »[1] en particulier du fait de la manière dont elle circule désormais dans les foyers par l'intermédiaire de la radio et de la télévision : ne risquerait-elle pas de traumatiser les enfants ? Pire, ne va-t-elle « servir d'exemple à la jeunesse ? »[2] L'Ecole des Parents, une revue de psychologie à destination des parents relaye ce type de préoccupation, et, confronté à de nombreux récits autobiographiques, nous reviendrons sur le contexte, sur la manière dont la question de la violence à l'école est traitée dans la société des années précédant la mixité et sur comment il est possible de la définir. Nous aborderons principalement dans cette communication la violence entre pairs que nous situerons uniquement dans les différents lieux de l'école, de l'internat à la cour de récréation en passant par la/les salles de classe.
Fondamentalement, nous nous demanderons dans quelle mesure il est alors possible de parler de violence de genre ? Peut-on la débusquer lorsqu'il est bien davantage question de « chahut », de « bizutage » et/ou d' « agressivité » ? Ce qui est certain, c'est que le contexte de la mise en place progressive de la mixité produit des débats importants autour des stéréotypes de genre et des effets que pourraient avoir de ce point de vue la généralisation de la mixité. L'ensemble de ces éléments fournit donc des indicateurs importants permettant de penser le genre dans cette séquence historique particulière. Ainsi, il nous semble heuristique d'utiliser le genre qu'il nous sera quelquefois possible de croiser avec la classe et/ou la race comme cadre d'analyse afin de rendre compte non seulement de la violence vécue par des enfants « en marge », mais aussi de la violence exercée par les « meneurs » ou les « meneuses ». Nous aborderons enfin les conseils prodigués par l'Ecole des parents pour y remédier ou la canaliser tel que la pratique du sport voire du « sport de combat » pour les garçons par exemple.