Violence between students in the learning environment is currently a central preoccupation of both educational institutions and state authorities. The question of violence between students will be apprehended in this symposium through a gendered lens.
3-4 Oct 2013 Lyon (France)

The speakers > Rubi Stéphanie

Adhésion aux stéréotypes sexués et violence à l'école élémentaire (cycle 3)
Annette Jarlégan  1, *  , Stéphanie Rubi  2, *  
1 : Université de Lorraine, LISEC EA 2310,
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2 : Université Bordeaux 3, LACES EA 4140
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* : Corresponding author

Toutes les recherches nationales et internationales sur les faits de violence à l'école désignent les garçons comme étant les premiers auteurs des faits de violence mais aussi les premières victimes. De plus, le sexe différencie certaines formes de violence et la participation des filles, sans être inexistante, est ainsi bien moindre pour diverses catégories telles que le port d'armes (Lane, Cunningham & Ellen, 2004), les bagarres (Artz & Riecken, 1994), le racket (Debarbieux, 1999), les coups donnés (Choquet, Hassler & Morin, 2005). Les filles exercent des formes de violences plus indirectes, usant ainsi plus souvent des moqueries de la dissémination de rumeurs ou des formes de rejet ou d'ostracisme de leurs pairs. Les garçons sont plus souvent victimes de leurs comparses de même sexe alors que les filles sont susceptibles d'être victimes d'agresseurs de l'un ou l'autre sexe (Rubi & Jarlégan, 2013). La socialisation sexuée et le genre sont des facteurs opérants pour expliquer la plus forte proportion de garçons dans la commission d'actes violents. L'adhésion aux stéréotypes sexués est alors susceptible de constituer un marqueur de cette socialisation sexuée, de la constance de genre (Kohlberg, 1966).

Les données mobilisées de façon secondaire dans cette communication sont issues d'un dispositif empirique réalisé dans huit académies au cours de l'année 2010 dans le cadre d'une « Enquête nationale sur le climat scolaire et les victimations subies en écoles élémentaires » conduite par l'Observatoire International de la Violence à l'École et l'Unicef sous la direction d'Eric Debarbieux (OIVE) et de Georges Fotinos (UNICEF)[1]. Elle porte sur 12326 élèves de cycle 3 (CE2, CM1, CM2) appartenant à 157 écoles qui présentent des caractéristiques variées de taille et d'urbanisation. Au total, ce sont 6228 garçons (50,5%) et 6054 filles (49,1%) qui ont participé à cette enquête qui repose sur un questionnaire de « victimation et climat scolaire » et qui comporte soixante-deux questions réparties en différentes thématiques.

Il s'agira, dans cette communication, d'examiner dans quelle mesure le degré d'adhésion aux stéréotypes sexués et la propension à mettre à distance les assignations de sexe peuvent renforcer ou atténuer des crispations sexuées et jouer alors un rôle dans la commission d'actes violents à l'école. Dans cette perspective, les données relatives à l'adhésion aux stéréotypes seront exploitées, dans un premier temps, de manière descriptive. Cette adhésion est mesurée à partir de questions organisées en trois axes : l'opinion favorable ou défavorable à des affirmations stéréotypées sur les sexes, l'affirmation ou le déni de pratiques stéréotypées, l'opinion favorable ou défavorable à la mixité. Ces données seront ensuite mises en relation avec les déclarations victimaires des élèves (violences verbales, violences physiques, violences à connotation sexuelle, extorsions), avec les déclarations relatives à leur participation à des « jeux dangereux » (foulard, cannette) et enfin avec les indicateurs concernant le nombre et le sexe des « agresseurs ».


[1] Nous remercions Eric Debarbieux pour avoir mis à notre disposition l'ensemble des données de l'enquête nationale. Nos remerciements vont également à nos collègues enseignants-chercheurs des académies d'Aquitaine, de Clermont-Ferrand, de Dijon, de Lille, de Lyon, de Nice et de Paris qui ont mis en place sur leur terrain respectif le même dispositif que celui que nous avons personnellement conduit dans l'académie de Nancy-Metz. Nous adressons également nos sincères remerciements aux enseignants qui nous ont reçus dans leurs classes.



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