Cette communication propose de rendre compte d'une recherche sur le discours des enseignants∙es du premier degré à propos de leurs élèves filles et garçons. Le matériau est issu d'une recherche pour le doctorat en Sciences de l'Éducation : 7 femmes et 5 hommes ont été interrogés·es, qui décrivent 135 filles et 132 garçons.
Tout d'abord, la méthodologie clinique de recueil des données sera explicitée, et son adéquation particulière au thème du genre sera argumentée. En effet, le risque pour les personnes interrogées de se soumettre à la désirabilité sociale et à la menace du stéréotype est important dès lors que le thème du genre est annoncé.
En second lieu, nous proposons d'exposer des résultats d'analyse :
- - le volume de discours produit : il est plus important à propos des garçons que des filles.
- les descriptifs utilisés : ils sont plus négatifs à propos des garçons que des filles.
- - les comportements violents : ils sont davantage décrits par les hommes que par les femmes, et quasi exclusivement à propos de garçons. Outre ces éléments quantitatifs, seront présentés une analyse thématique des descriptions des violences des filles et des garçons ainsi que leurs spécificités. Trois études de cas seront présentés pour illustrer cette analyse thématique, représentatifs de la reproduction du système de genre : en CM2, un élève est aidé par son enseignante à sublimer sa violence et à rendre socialement acceptable son comportement dominant dans la classe en devenant délégué ; en CP, une élève est harcelée par un élève ; en CE2, un enseignant est particulièrement démuni par la violence de ses élèves garçons qu'il décrit comme un moyen d'entrer en relation entre pairs et d'occuper l'espace public.
- Presentation